La Mode Européenne : faites don de vos vêtements

Lorsque nous avons découvert la mode européenne, nous avons complètement adhéré à leurs valeurs et avons tout de suite pensé que c'est un projet qui mérite d'être connu et soutenu.
Nous avons eu envie de vous le partager et de vous le faire découvrir à travers une interview de ses fondateurs. 

  • Comment le projet de la mode européenne est né ?

L’idée est venue d’un constat sur place. J’ai remarqué que les congolais étaient des amoureux du vêtement, des belles marques et des belles matières. J’ai pu remarquer également que le travail faisait défaut au cœur d’une population composée essentiellement de jeunes, parfois diplômés. Le but premier était de créer de l’emploi en proposant des produits très convoités par les congolais.
  • Comment fonctionne votre structure ?

Nous sommes 3 fondateurs et nous avons une dizaine d’étudiants bénévoles qui nous aident à développer notre association.

Nous fonctionnons en plusieurs étapes et intermédiaires, qui forment une grande chaîne de solidarité entre la France et l’Afrique.

  • Nous collectons des dons de vêtements (hommes, femmes, enfants, bébés), accessoires, livres pour enfants et fournitures scolaires.

  • Nous trions les dons pour préparer ce qui partira dans nos boutiques solidaires en Afrique et ce qui sera redistribué en France.

  • Côté France : une partie des dons est reversé à des associations partenaires ou distribué lors d’actions que nous organisons nous même (notamment avec le camp de migrants d’Aubervilliers).

  • Côté Afrique : nous envoyons dans nos friperies solidaires les dons collectés en France.

  • Une partie des vêtements et accessoires est vendue dans nos boutiques solidaires. L’objectif principal est de créer de l’emploi dans des villes/régions où le taux de chômage est très élevé. La boutique au Congo a permis de créer 5 emplois pérennes et d’employer plusieurs autres personnes dans le processus de création du magasin. Les vêtements et accessoires sont vendus à moindre coût pour proposer une mode européenne et créer de l’emploi. Pour chaque achat il est possible de repartir avec un livre ou des fournitures scolaires.

  • Enfin, une autre partie est redistribuée gratuitement dans les villages voisins les plus démunis.

Collecte de Noël

  • Au fait, qui-êtes vous ?

Baptiste Lingoungou Fondateur de la Mode Européenne 

Après des études managériales et de multiples projets en tant qu’indépendant, j’ai eu l’idée de monter la Mode Européenne en 2018 sous le nom de «projet Congo». J’ai toujours eu cet esprit d’entraide dans le domaine de la mode. En 2015, j’organisais des Pop Up Store où je permettais à des créateurs de mode et de décoration d’avoir de la visibilité sur des durées déterminées pouvant aller d’une semaine à un mois.
La première boutique a vu le jour à Pointe-Noire en 2019, je continue de la développer en parallèle de mes nombreux projets dans la mode, l’art et le design d’intérieur.

Louise Jambon Co-fondatrice de la Mode Européenne au Cap-Vert.

Je suis entrepreneuse dans le monde de la mode. J’ai plusieurs casquettes, je fais de la production de défilés, j’ai une friperie en ligne et je suis également co-fondatrice de LME depuis fin 2019.
J’ai connu LME en suivant Baptiste sur les réseaux qui était en train de monter ce projet associatif pour le Congo, je suivais l’avancée, de loin, sans connaître Baptiste.
Été 2019 je suis retournée au Cap-Vert et j'ai eu envie de m’investir dans ce que j’appelle ma seconde maison : l’île de Sal au Cap-Vert. J’ai vu naître depuis le Cap-Vert, la première boutique LME au Congo. J’ai réalisé que ce projet serait parfait pour une île comme Sal et j’ai eu envie de faire la même chose.
J’ai alors contacté Baptiste, on s’est rencontré (je l’ai emmené dans un restaurant Cap-Verdien à Paris pour le mettre dans l’ambiance). C’était le début de notre aventure ensemble.

David Bwemba Co-fondateur de la mode européenne au Cameroun. 
J’ai 28 ans, je suis né au Cameroun et j'ai grandi à Troyes où j’ai rencontré Baptiste grâce au football en compétition. On s’est toujours suivi et apprécié mutuellement, c’est donc naturellement que j’ai suivi avec attention la genèse et l’évolution de LME, qui était initialement un projet nommé "projet Congo”. J’ai un parcours qui m’a ouvert sur le monde et je reste très attaché au Cameroun où j’ai vécu jusqu’à mes 11 ans.
Actuellement basé à La Rochelle, je travaille dans l’industrie aéronautique en parallèle de mes différents projets dont LME fait évidemment partie.
  • Qu’est-ce qui vous a poussé à vous impliquer dans ce projet ?

Louise - Comme je l’ai évoqué un peu plus haut, c’est à force d’aller à Sal que je me suis rendue compte des besoins de l’île et j’ai eu envie à mon échelle d’aider et de participer à l’amélioration de ce pays que j’aime temps. Aujourd’hui nous faisons des actions non seulement dans nos pays mais aussi en France, ce qui est d'autant plus gratifiant.

David - Au-delà des dons réguliers que je faisais dès le début du projet, le premier confinement m’a donné envie d’aller plus loin et de donner de la profondeur au projet, mais aussi à mon impact social. On s’était promis sur une boutade avec Baptiste d’ouvrir des boutiques “La mode Européenne” partout en Afrique, on y arrive. On est au début d’une belle histoire qui nous permet de rencontrer des personnes formidables, analyser des parcours de vie difficiles et prendre du recul tout en s’engageant socialement.

  • Dans quels pays êtes vous implantés ?

Congo (depuis août 2019), Cap-Vert (ouverture prévue fin 2021) et Cameroun (ouverture prévue en 2022).

  • Qu’avez-vous pu constater sur place ?

Au Cap-Vert, surtout sur l’île de Sal, le coût de la vie est très élevé. Premièrement parce que c’est une archipel loin de tout, mais aussi parce que les prix ont augmenté avec l’arrivée des touristes mais aussi l’installation d’une population Européenne.

Par exemple, les produits dans les supermarchés sont au même prix qu’en France. Alors que le SMIC Cap-Verdien est l’équivalent de 150 euros/mois.

Malheureusement au Cap-Vert, le marché de l’emploi est très restreint : tourisme ou agriculture.

Aujourd’hui avec le Covid-19, l'activité touristique est très impactée, et beaucoup de gens (déjà avant mais maintenant c’est encore pire) se retrouvent sans emploi et sans argent (très peu d’aide gouvernementale).

C’est donc en découvrant tout ces dysfonctionnement que j’ai voulu investir au Cap-Vert pour proposer une belle boutique dédiée à la population locale (et non aux touristes ou expatriés comme la plupart des beaux magasins de vêtements ou autre) et surtout avec des prix adaptés au pouvoir d’achat des Cap-Verdiens et en offrant la possibilité d’un emploi pérenne à au moins 5 familles.

Au Cameroun, l’accès aux vêtements de qualité est difficile. Le pouvoir d’achat est très bas. Malgré le fait que le pays soit un fournisseur de coton à l’échelle internationale, l’industrie locale est au point mort. Les populations locales aux bas revenus se fournissent en friperie ou en contrefaçon, des filières tenues par des personnes peu scrupuleuses.

  • Quels sont les moyens mis en place, les acteurs du projet ?

Les acteurs du projet sont les locaux car on co-construit le projet avec eux ! Plusieurs corps de métier (comme des menuisiers, peintres, plombiers, etc) ont contribué à cette aventure.
  • Quel est le processus d'ouverture d'une boutique ?

Côté France : collecter un maximum pour obtenir au moins 1 tonne de vêtements pour le premier envoi. Puis, envoyer la marchandise.

Côté Afrique : d’abord il y a le côté administratif, il faut déclarer et ouvrir la boutique comme société. Puis il faut rechercher un local et trouver les artisans pour le rénover, rencontrer les bonnes personnes qui travaillent dans le magasin. Enfin réceptionner la marchandise. Et ouvrir !

  • Faites-vous des dons en France également ?

Oui tout à fait, nous avons des associations partenaires en France à qui nous reversons régulièrement une partie de nos collectes (ce que nous ne pouvons pas envoyer en Afrique), ou bien lors de la journée que nous organisons.

Nous collaborons avec le camp de migrants d’Aubervilliers dans lequel nous avons organisé en décembre dernier un Noël. Nous y sommes allés avec une camionnette remplie de 40 cartons de vêtements, draps et accessoires. Nous avons passé une journée dans le camp à échanger, partager et apprendre à se connaître. Un moment inoubliable, que nous comptons réitérer.

  • Quel est le rôle des bénévoles au sein de l’association ? Quelles sont leurs missions ?

Les étudiants bénévoles nous soutiennent à travers différents pôles. Certains nous épaulent au niveau de la communication sur les réseaux sociaux. D’autres dans le développement des prochaines boutiques. D’autres pour la partie partenariats et événementiels etc… 

L’idée est de travailler main dans la main pour que chacun apporte sa pierre au projet.

  • Quelles sont vos plus belles victoires ?

L’ouverture de la première boutique au Congo

Le Noel des migrants

La partie administrative de l’ouverture de la boutique à Sal

  • Quels sont vos projets et plans pour la suite ?

L'ouverture des prochaines boutiques au Cap-Vert et Cameroun, et le développement de la boutique au Congo.
    • Comment ça fonctionne pour faire des dons ou si l’on souhaite s’investir dans l’association ?

    Il suffit de nous écrire à @modeeuropeenne sur Instagram ou bien directement via notre site internet : www.modeeuropeenne.org
    • Comment pouvons nous vous aider ?

    En suivant notre projet, en nous donnant de la force, en likant, en commentant.
    En partageant les actions que nous organisons
    En triant et en donnant les vêtements que vous ne portez plus
    En parlant de nous autour de vous

    Instagram
    Facebook

      • Quelles sont vos prochaines actions ou prochains évènements ?

      Nous organisons une collecte nationale qui a débuté ce samedi 8 mai. Nous allons passer dans 9 villes pour collecter des dons, faire connaître La Mode Européenne et sensibiliser les Français à un monde plus circulaire et solidaire.

      8 mai : Bordeaux Rue des douves 33800 Bordeaux de 10h30 à 18h

      9 mai : Toulouse Le grand rond - le rond point boulingrin  de 11h à 18h

      10 mai : Montpellier Géant casino 129 Avenue de Lodeve, 34070 Montpellier de 11h à 18h

      11 mai : Marseille Atelier Mailender- 265 avenue de mazargues 13008 Marseille de 10h30 à 18h

      12 mai : Aix en Provence Géant Casino Centre Commercial Aix Ouest, Avenue de Bredasque, 13090 Aix-en-Provence de 10h à 18h

      13 mai : Lyon Casino Supermarché 27 Rue Hector Berlioz ZAC de, 69009 Lyon de 11h30 à 18h

      14 mai : Annecy 62 rue centrale 74940 Annecy le Vieux de 11h à 18h

      15 mai : Troyes Parking du Cube

      Nous allons également lancer une campagne de crowdfunding au début de l’été afin de financer l’ouverture et l’envoi de marchandises dans les prochaines boutiques.